Tout savoir sur l'histoire de la cathédrale de Reims

La cathédrale Notre-Dame de Reims, dont la construction débute en 1211, s’élève sur le site d’anciens édifices déjà dédiés au culte chrétien depuis l’Antiquité tardive. Dès son origine, elle a été pensé comme un lieu de prestige, destiné à accueillir les cérémonies les plus solennelles du royaume. Sa fonction principale fut en effet celle de cathédrale du sacre : trente-trois rois de France y reçurent l’onction, depuis Louis le Pieux, fils de Charlemagne, en 816, jusqu’à Charles X en 1825. En 1429, Jeanne d’Arc y a accompagné Charles VII pour son couronnement.

Cet usage découle directement du baptême de Clovis par l’évêque Rémi, vers 498, événement fondateur de la monarchie française. La ville de Reims s’impose alors comme capitale spirituelle de la royauté, et la cathédrale gothique reprend ce rôle en l’inscrivant dans la pierre. Le rituel du sacre, qui associait bénédiction religieuse et légitimité politique, se déroulait selon un cérémonial précis, en présence de la Sainte Ampoule, relique censée contenir l’huile de baptême de Clovis.

Lieu de mémoire nationale autant que monument religieux, la cathédrale de Reims occupe ainsi une place unique dans l’histoire de France. Elle symbolise le lien qui a toujours uni monarchie et Église, et incarne la continuité d’une tradition millénaire. C'est bien sûr le site le plus incontournable si vous venez visiter Reims !

La cathédrale de Reims est considérée comme l’un des sommets de l’art gothique en Europe. Élevée à partir du 13ᵉ siècle, elle reprend les principes architecturaux développés pour les cathédrales de Paris et d’Amiens, mais les pousse à un degré encore plus haut d’élégance et de luminosité. Son plan en croix latine inclut une nef particulièrement haute et élancée, bordée de chapelles rayonnantes.

Parmi les innovations architecturales notables figure l’usage systématique de l’arc-boutant, qui permet d’ouvrir d’immenses baies. Les vitraux colorés filtrent la lumière et transforment l’intérieur en un espace baigné de clarté, renforçant l’impression de verticalité de l’édifice. La façade occidentale, dominée par deux tours de 80 mètres, arbore un décor sculpté d’une richesse exceptionnelle. Lors de votre journée à Reims, vous pourrez y admirer la cinquantaine de statues de la galerie des rois, des anges musiciens et une succession de scènes bibliques. L’Ange au Sourire, situé sur le portail nord, est devenu l’un des emblèmes de l’art gothique.

La statuaire de la cathédrale innove aussi par son réalisme : les visages expressifs, les gestes naturels et les drapés souples donnent vie aux personnages. Cette vitalité tranche avec la rigidité romane encore présente un siècle plus tôt. L’édifice illustre ainsi l’apogée de la sculpture gothique française, conçue à l’époque pour instruire les fidèles autant que pour magnifier le pouvoir royal.

La cathédrale de Reims a payé un lourd tribut lors de la Première Guerre mondiale. Dès septembre 1914, les bombardements allemands frappent l’édifice, provoquant l’incendie de la charpente en bois, surnommée la « forêt ». Les vitraux médiévaux volent en éclats, les sculptures sont mutilées par les obus et les flammes ravagent les toitures. Les images de l’édifice en ruines font le tour du monde et deviennent un symbole des destructions de guerre infligées au patrimoine français.

La reconstruction s’amorce dès les années 1920 grâce à une mobilisation internationale. L’architecte Henri Deneux est chargé de piloter les travaux. Il innove en remplaçant la charpente de bois détruite par une ossature en béton armé : une première à l’époque pour un monument gothique ! Les sculptures endommagées sont patiemment restaurées ou remplacées par de nouvelles créations. L’idée est de respecter les canons gothiques tout en intégrant des interventions contemporaines. L’Ange au Sourire, figure emblématique de la façade, est gravement endommagé lors des bombardements de 1914. Restauré avec soin, il est aujourd’hui redevenu l’un des symboles de Reims.

Les vitraux brisés laissent place à des ensembles modernes, confiés à des artistes comme Jacques Simon, puis plus tard Marc Chagall dans les années 1970. La cathédrale Notre-Dame de Reims, reconstruite et réinterprétée, conserve son statut de lieu historique tout en portant les marques visibles de l’histoire du 20ᵉ siècle. Inaugurée à nouveau en 1938, elle redevient l’un des plus hauts lieux spirituels et touristiques du pays.

La cathédrale Notre-Dame de Reims attire chaque année plus d’un million de visiteurs. Inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, elle constitue l’étape incontournable d’un week-end à Reims, que vous veniez en famille, en couple ou dans le cadre d’une découverte culturelle. Son immense façade gothique, couverte de statues et de gargouilles, impressionne dès l’arrivée sur le parvis.

À l’intérieur, la lumière qui traverse les vitraux anciens et modernes — dont les créations de Chagall — crée une atmosphère unique. La visite guidée permet d’évoquer les sacres des rois de France. Si vous séjournezà Reims en famille, des livrets pédagogiques et des parcours ludiques sont souvent proposés, facilitant la découverte avec des enfants.

La montée aux tours reste l’un des temps forts : du sommet, vous bénéficiez d’un panorama exceptionnel sur les toits de Reims, ses boulevards et, au loin, le vignoble champenois. Autour de la cathédrale, le palais du Tau et la basilique Saint-Remi complètent la visite et replacent l’édifice dans son contexte historique.

À la nuit tombée, la mise en lumière contemporaine de la façade met en valeur ses détails sculptés et offre un spectacle visuel qui renouvelle la découverte du monument. En été, le spectacle de mapping Regalia projette des animations monumentales retraçant l’histoire des sacres, offrant une expérience sensorielle qui renouvelle la découverte de ce chef-d’œuvre gothique. La place voisine abrite des cafés et terrasses où prolonger votre soirée !